24 janvier 2015
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COUP DE COEUR Il était une fois l’Afrique de l’Ouest, le Sénégal en particulier. Bien que mon séjour y fut bref, il fut de ceux qui vous laissent au cœur une chaleur qui n’a rien à voir avec les conditions climatiques. Je veux bien entendu parler de chaleur humaine. Les Sénégalais sont en effet très accueillants. Ils se dégagent de leurs propos une grande spontanéité. Le sourire y est de rigueur. Après voir sacrifié aux visites de sites, entre autres : le lac Rose, ultime étape du Paris-Dakar, plus salé encore que la Mer Morte et dont les tons virent du rose au mauve selon l’état du ciel ; Gorée, porte des Amériques, et son émouvante maison des Esclaves, son embarcadère face à la mer et où les esclaves qui tentaient de s’échapper étaient aussitôt abattus par des gardiens ou attaqués par les requins, j’ai fait une incursion dans la brousse. Elle m’a permis de m’écarter des circuits touristiques grâce au chauffeur de taxi et guide dont j’avais loué les services. Je lui avais demandé de nous indiquer une école afin de remettre à l’instituteur les quelques stylos à bille apportés par ma fille, enseignante, et qui, d’après les brochures de voyage, font défaut aux écoliers et écolières dans les campagnes. Tout d’abord, la rencontre avec le chauffeur fut pittoresque. Je lui avais demandé si son taxi était climatisé. Après une brève hésitation, il me répondit que oui… à condition de faire courant d’air en ouvrant les vitres. Sa voiture était une Renault dont le compteur flirtait avec les trois cent cinquante mille kilomètres. Elle montrait les stigmates d’une longue chevauchée consacrée aux touristes en mal d’exotisme. C’est au village de Cobongoye, près de Fatick, que nous avons rencontré Abdoulaye, jeune instituteur sympathique et dynamique. Il nous remercia vivement. Nous échangeâmes nos adresses. De retour en France, je décidai de lui envoyer des crayons de couleur pour ses élèves, fourniture qui semblait leur manquer. Ce fut mon dernier envoi de ce style. Je reçus, par Internet, en remerciement, un tableau d’un peintre local. Celui-ci fut suivi par, la poste, de tableaux du même peintre. Un e-mail qui répondait au mien et dans lequel je lui demandais ce que souhaiteraient ses élèves me disait ceci : « Vous ne devez rien à personne…vous m’avez offert l’opportunité de communiquer, de connaître et de comprendre. Cela me suffit ». Ce qui me fait ajouter aux qualités précédentes de spontanéité et de gentillesse, celles de dignité et de fierté. Dominique Rocher |
Published by dominic