Elle m’a dit….

Elle m’a dit…

…après avoir débarqué chez moi sans prévenir alors que je regardais la Nouvelle Star à la télé sur la 17.

—J’ai un scoop pour toi.

J’allais ouvrir la bouche pour protester contre son intrusion soudaine lorsqu’elle prévint mon accès d’humeur et m’intima.

—Ferme-la, tu veux.

Je lui rétorquai du tac au tac.

—Je me tairai si je veux !

—Je parlais de la télé. Tu regarderas ton émission préférée en replay.

Je pris ma télécommande et obtempérai à contre cœur.

—C’était déjà en replay.

J’ajoutai.

—J’espère qu’il en vaut la peine, ton scoop.Tu vas te marier avec Antoine ?

—Non, mais tu rigoles ! Je l’ai largué celui-là.

—Il me semblait que tu y étais attaché.

—C’est lui qui était attaché à moi. J’avais l’impression de balader un toutou au bout de sa laisse.

—Je te trouve bien sévère envers lui. Qu’est-ce que lui reproches à part ça ?

—Il ne fume plus de marihuana.

—Et bien, tu pourrais t’en réjouir !

—Oui, mais il s’est mis à la coke.

—La cocaïne 

—Je te comprends. Tu as eu peur pour sa santé.

Elle me regarda comme si je venais d’une autre planète, s’abstins de toute remarque.

—J’ai rencontré un mec, lâcha-telle.

En guise de réponse, je pris ma télé commande pour rallumer la télévision.

—Tu appelles ça un scoop Ce n’est pas la première fois que je sache !

Elle interrompit mon geste.

—Ecoute la suite, Tu ne seras pas déçue.

Je soupirai et  lâchai la télécommande sur le canapé où j’étais assise.

Je la rattrapai de justesse avant sa chute sur la moquette.

—Voilà. Je l’aime à mourir, ce mec. .

—Ce n’est pas le titre d’une chanson de Francis Cabrel, reprise pas Shakira ?

L’expression maussade de son visage m’apprit qu’elle n’appréciait pas mon commentaire.

Je pris un air intéressé.

—En effet, c’est un scoop, venant de toi. Raconte !

—Eh bien, dès notre première rencontre 

 je n’ai pas couché avec lui,

—Là, tu m’étonnes. Tu es du genre fonceuse, d’habitude.

—Arrête tes remarques. Ecoute plutôt.

—Je ne fais que ça, depuis le début.

—Il n’y a pas que le premier jour. Les suivants non plus, dit-elle en baissant la tête comme si elle était gênée par sa confidence.

Elle commençait à m’intéresser.

—Tu donnes dans la vertu, maintenant, si j’ai bien compris ?

—Il n’y a pas de vertu là-dedans.

—C’est quoi, alors ?

—J’ai découvert qu’il ne fallait pas mélanger l’amour et le sexe.

Un fou-rire me secoua et je tapai de la main sur le canapé pour l’accompagner.

La télécommande en profita pour rebondir et atterrir sur la moquette où elle se disloqua. Je la ramassai, remis le couvre-piles en place.

Je redevins sérieuse.

—Si je te comprends bien, quand tu baises, tu n’es pas amoureuse, et quand tu es amoureuse tu bannis le sexe.

Elle approuva d’un petit mouvement réservé de la tête.

Je restai songeuse un temps, celui de digérer le scoop qu’elle m’avait promis. :

—Pour Antoine, c’était du sexe ou de l’amour ?

—Les deux. C’est pour ça que je l’ai largué.

J’hésitai puis je me lançai.

—Depuis combien de temps as-tu vu ton psy ?